Parti en juillet dernier de l’Islet-sur-mer au Quebec, Paul, Caennais de 28 ans a rallié le sud de la Californie mi-novembre. Une aventure de plus de 8 000 km, pour les patients atteints du Kleine-Levin. Et il ne s’est pas arrêté en si bon chemin.
Chaque matin depuis le 21 juillet 2022, Paul effectue les mêmes gestes. Il inspecte son vélo bardé de sacoches et se lance pour une journée d’environ 110 km.
Une routine qui lui a permis de couvrir 5 637 km entre l’Islet et Vancouver, avant de franchir la frontière américaine fin septembre pour traverser l’État de Washington, l’Oregon et la Californie.
Le 10 Novembre, Paul a atteint la frontière avec le Mexique à San Diego, avec un peu plus de 8 000km au compteur…
Non content de sa performance, il a continué son parcours au Mexique, avec 10 000km au compteur environ.
Traversée des interminables prairies canadiennes, ascension des Rocheuses, descente de la côte Pacifique américaine, hauts plateaux et déserts du Mexique ; « ce sont des paysages qui déroulent, mais aussi et surtout des rencontres », confie-t-il au bureau de l’association.
Paul continuera-t-il après La Paz? Il faudra le suivre sur sa page Facebook pour le savoir :
« l’Amérique à vélo pour les patients de KLS ».
Le cycliste y poste relativement peu pour le moment. Il préfère « profiter pleinement de l’aventure . C’est un choix de ne pas céder à la dictature de l’instantanéité. Je ne veux pas que cette aventure soit appréhendée uniquement par la superficie d’images Instagram prises dans l’instant ».
« Mais j’ai prévu de faire des posts plus détaillés sur l’aventure et le syndrome de Kleine-Levin une fois l’aventure terminée. Pourquoi pas un livre ? », nous confie-t-il.
Un projet réfléchi :
C’est un projet que Paul a mûri pendant longtemps. Originaire de Caen, en Normandie, le jeune homme pratique le vélo de route depuis 2014. Il a vécu une première aventure de « 2000 km en vélo et 2000 km en train » à travers la France quand il était étudiant. « Je me suis rendu compte que c’était un super moyen de voyager », s’enthousiasme-t-il. « À vélo, tu ressens tout. La pluie, le vent, les odeurs, le relief… Tu peux parler aux gens sur la route. Il n’y a aucune barrière pour interagir avec son environnement ».
Alors qu’il vit depuis quatre ans en Amérique du Nord, où il travaille dans l’aérospatiale, il rêve d’un autre grand voyage à vélo. « Depuis deux ans, je regardais les vidéos de cyclistes qui ont fait des grandes traversées, je faisais des listes de matériel idéal et des itinéraires », raconte-t-il. « Début 2022, un des vélos que j’avais repéré était disponible. Je l’ai acheté. Tout à coup, ce projet est devenu concret ». Le Français se trouve alors au Québec, entre deux emplois, un visa de deux ans en poche. « J’ai saisi l’opportunité et je me suis lancé », poursuit-il.
Paul achète du matériel de camping, travaille pendant deux mois comme mécanicien-vélo pour apprendre à réparer les avaries et s’entraîne à pédaler avec son vélo chargé. En choisissant de traverser le continent d’Est en Ouest et non l’inverse, il se lance un défi supplémentaire : « Quand j’en parlais à d’autres cyclistes, ils me disaient : “Tu es fou, tu vas faire 5 000 km avec le vent de face au Canada !» Pourtant, selon lui, pas besoin d’une préparation physique exceptionnelle pour entreprendre un tel voyage. « C’est surtout le cumul d’expériences qui est important, pour être à l’aise avec à peu près tout type de situation ».
Un message de soutien pour les patients du Syndrome de Kleine-Levin !
Il traverse des régions chargées d’Histoire – la route des navigateurs au Québec ; l’ancienne route de la ruée vers l’or dans les Rocheuses – et des régions désertes. Il vit des moments de grâce – un regard échangé avec une jeune Amish au milieu des champs – et des moments de doute. En plein cœur des prairies canadiennes du Saskatchewan, de terribles crampes à la jambe l’obligent à s’arrêter pendant dix jours à Caronport, où un pasteur lui offre l’hospitalité. De belles rencontres, il en fait aussi grâce au site warmshower, qui lui permet de trouver le gîte et le couvert tout au long de sa route.
À travers ce projet, Paul Lefort souhaite aussi faire connaître l’association du syndrome de Kleine-Levin.
L’association KLS-France, souhaite saluer le courage et la volonté dont fait preuve Paul, et le remercier de porter la cause des malades cause outre Atlantique.
Cet article a été rédigé par l’association avec des informations prises auprès de Paul Lefort et de deux articles de presse:
Ouest France :https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/ce-caennais-a-parcouru-8-000-km-a-velo-au-canada-et-aux-etats-unis
French Morning : https://frenchmorning.com/paul-lefort-le-francais-aux-8000-km-a-velo-du-quebec-a-la-californie/